Barack Obama qui déboulonne la masculinité toxique en s'adressant aux générations de demain ("L'idée que se définir en tant qu'homme dépend du fait de rabaisser autrui ou de le dominer, ça c'est une vieille vision"), Channing Tatum qui ne craint pas de s'afficher en super papa (et auteur de livres pour enfants) entouré de licornes, The Rock qui partage au grand public ses "rituels père/fille" ("Passer tout ce temps à la maison avec mes filles est une réelle bénédiction")... Elles sont nombreuses, les célébrités à vanter les vertus d'une éducation plus libre, moderne, aimante, placée sous le signe de l'écoute et de l'empathie.
Des people, mais surtout des papas, qui vont à l'encontre des stéréotypes de genre, prônent la sensibilité et se plaisent à ringardiser cette vieille chose dépassée que l'on appelle "virilité". Des pères féministes, en fait. Oui, comme les influents Father of daughters et Dad Download qui, sur Instagram, partagent à leurs centaines de milliers d'abonnés leur propre vision d'une paternité progressiste, valorisant le dialogue et le potentiel de leurs filles, assumant leurs responsabilités de père avec intelligence et légèreté.
Mais pas besoin d'aligner les followers pour être un papa féministe, sachez-le. La preuve, voici notre petit guide perso du père (presque) parfait.
Envoyer paître les normes sociales
On dit des papas "woke" qu'ils sont éveillés, on pourrait dire qu'ils sont éclairés. Etre un père féministe, c'est simplement apporter un autre éclairage sur son quotidien, et avoir le souci du détail. Se dire par exemple que le bleu n'est pas cantonné aux garçons, ni le rose aux filles. Faire gaffe aux stéréotypes de genre que, soi-même, l'on a pu vivre et éprouver durant l'enfance. Sans forcément culpabiliser à la moindre contradiction perso.
Cité par GQ, le truculent livre The Father of All Dad Guides: From A (doring) to Z (addy) de Madeleine Davies et Tara Jacoby, à destination des... Lire la suite sur le site Terrafemina
L'ambiance est torride, le désir brûlant et votre haleine fraîche. Votre bouche dialogue avec le clitoris de votre partenaire, la zone et ses 8000 terminaisons nerveuses est humide ; les sensations sont délicieuses plus encore, car une brise mentholée la caresse à présent. Souffler délicatement de l'air frais (ou chaud) sur le clitoris, une stimulation dont on aurait tort de se priver lors d'un cunnilingus.
Mais comme l'a rappelé le docteur Gérald Kierzek dans son livre 101 conseils pour ne pas atterrir aux urgences publié en 2014 (Ed. Robert Laffont), certain.e.s pour provoquer le grand vertige peuvent soudainement avoir envie de pratiquer une puissante insufflation dans le vagin de leur partenaire. Un acte à ne SURTOUT PAS faire ! Pour la simple et bonne raison qu'une telle pratique peut conduire à la mort.
Pourquoi il ne faut surtout pas souffler dans le vagin de sa partenaire ?
S'il ne faut surtout pas souffler dans le vagin de sa partenaire, c'est parce qu'un tel acte pourrait en effet provoquer un pneumopéritoine à savoir la présence anormale d'air dans la cavité abdominale ; l'air passant du vagin à l'utérus et remontant par les voies anatomiques naturelles, les trompes de Fallope, dans la cavité abdominale.
Dès lors, l'épanchement de gaz va provoquer le décollement des deux feuillets de la membrane péritonéale, le feuillet pariétal (qui tapisse la paroi de l'abdomen) et le feuillet viscéral (qui tapisse les viscères). En somme, d'insupportables (...)
L’association Info-Endométriose vient de lancer son premier podcast, mardi 1er septembre. Baptisé « Mon Endométriose », il permet de libérer la parole et de sensibiliser à cette maladie encore méconnue, en 2020.
« C’est en parlant que l’on fait avancer les choses ». Depuis 2016, l’association Info-Endométriose s’attelle à sensibiliser l’opinion publique à l’ endométriose. Car malheureusement cette maladie gynécologique est encore trop méconnue, bien qu’elle touche une femme sur dix, en France. Aujourd’hui, l’association va encore plus loin dans son engagement en proposant son premier podcast, avec le soutien du groupe Chantelle. Intitulé « Mon Endométriose » et diffusé depuis le 1er septembre, ce nouveau rendez-vous auditif a pour but de libérer la parole, de montrer aux femmes atteintes d’endométriose qu’elles ne sont pas seules et que des solutions existent.
« Aujourd’hui, on travaille davantage à parler de ce qu’est l’endométriose, c’est-à-dire avec sa douleur, son parcours médical, l’infertilité, l’impact dans son travail, dans le sport. Mais aussi sur le tabou des règles. Car comme c’est une maladie liée aux règles, les femmes ont souvent du mal à en parler. Et nous, on essaye de briser un peu ces codes. On naît avec nos règles, alors qu’on n’a rien demandé », explique Cécile Togni, fondatrice de « Bureau Cécile Togni », chargée de la communication de l’association Info-Endométriose et animatrice du podcast. Cela faisait longtemps que l’idée d’une série de podcasts lui trottait dans la tête. Le confinement lui aura donné le temps nécessaire pour se lancer. « Il y avait beaucoup...
Le site womenconnect.org a été créé aux Seychelles. Il a été lancé fin août 2020 pour permettre aux chefs d'entreprises africaines de s'entraider en cette période post-covid. La pandémie complique les déplacements, d'où l'idée qui a fleuri dans l'archipel.
Wommenconnect espère s'implanter très vite dans 38 des 54 pays que compte le continent africain. Son but est de permettre aux femmes qui entreprennent de partager leur savoir et leurs questions. Il revient à la base du net et de la force de sa mise en réseau. Non seulement, ce site servira de lieu d'exposition, mais aussi d'échange intellectuel.
Le lancement du site correspond au lancement de l'Orange Day
Cet outil, qui naît de la crise sanitaire, perdurera bien après. Mpundu Kapwepwe, la secrétaire générale du COMESA, présente aux Seychelles, pour cet événement soutient l'initiative : "Ce site aidera les femmes, entrepreneurs, à apprendre les unes des autres et à s’inspirer de la banque de ressources la plus complète pour obtenir des informations sur divers aspects de la conduite des affaires".
La date du 25 août 2020, pour lancer le site et son application, n'a pas été choisie par hasard. Elle correspond à l'Orange Day, le jour du début officiel de la campagne internationale de sensibilisation dans le monde de la lutte contre les violences à l'égard des femmes, souligne Seychelles News Agency.
Access Bank et les femmes du secteur financier : les grands gagnants des Trophées African Banker 2020
Les Trophées sont considérés comme les Oscars de la communauté bancaire africaine et sont les plus respectés dans ce secteur, du fait de l'impartialité du processus de sélection et de décision
LONDRES, Royaume-Uni, 26 août 2020/ -- Les lauréats de l'édition 2020 des Trophées African Banker (www.AfricanBankerAwards.com) ont été annoncés aujourd'hui lors d'une cérémonie virtuelle de remise des prix. La remise des prix a été reportée au mois d'août pour coïncider avec les assemblées générales annuelles de la Banque africaine de développement qui se déroulent cette semaine, l'élection du nouveau président de la banque étant prévue pour demain.
Les Trophées sont considérés comme les Oscars de la communauté bancaire africaine et sont les plus respectés dans ce secteur, du fait de l'impartialité du processus de sélection et de décision.
Les grands gagnants de cette année sont le groupe nigérian Access Bank ainsi que les femmes du secteur bancaire et financier. Après que certains ont regretté que l’inclusion n’ait pas été suffisamment prise en compte l’an dernier, les organisateurs ont mis l'accent sur la récompense des institutions qui ont fait des femmes et de l'inclusion financière une priorité.
Le directeur général du groupe Access Bank, Herbert Wigwe, a été élu Banquier africain de l'année. Access se classe parmi les banques africaines de premier plan et Herbert Wigwe a supervisé la croissance et l'expansion de la banque, notamment le rachat de Diamond Bank, une banque beaucoup plus importante qu'Access Bank il y a moins de 15 ans. Access Bank a aussi remporté le trophée du Deal de l'année dans le domaine de l'agriculture, pour son rôle dans le développement des activités rizicoles d'Olam au Nigeria.
Les femmes ont également été les grandes gagnantes des lauréats cette année. Caroline Abel, des Seychelles, a été nommée Gouverneur de la Banque centrale de l'année et la Nigériane Zainab Ahmed, ministre des Finances de l'année. Les organisateurs avaient noté qu’en dépit des circonstances difficiles, Mme Ahmed avait réussi à faire passer une série de réformes ambitieuses et à mobiliser des partenaires internationaux pour aider le pays à faire face à une situation économique extrêmement délicate.
Le trophée African Banker Icon a été remis à Vivien Shobo, qui était directrice générale de l'agence de notation et de conseil Agusto & Co jusqu'en décembre dernier. Elle a été distinguée pour avoir joué un rôle déterminant dans le développement des marchés du crédit au Nigeria et pour avoir contribué à la croissance d'une excellente organisation, aujourd’hui en concurrence avec des acteurs internationaux disposant de ressources bien plus importantes.
Le pionnier tunisien Ahmed Abdelkefi a reçu le trophée de Carrière exemplaire. Cet homme d'affaires et financier a été le fondateur de nombreuses entreprises opérant dans le domaine du crédit-bail, du courtage et de la banque d'investissement. Il a également fondé le groupe de capital-investissement Tuninvest, puis lancé Africinvest, sans conteste l'une des sociétés de capital-investissement les plus prospères d’Afrique, détenues par des Africains.
La répartition des autres lauréats était assez équilibrée. Trade and Development Bank (TDB), grand acteur en Afrique de l’Est et Australe a été élue Banque de l'année. Signalons au passage que son PDG, Admassu Tadesse, a remporté le titre de Banquier de l'année lors de l’édition 2019. Les organisateurs ont ajouté un certain nombre de prix cette année pour refléter le programme des « Cinq grandes priorités » de la BAD. Le prix du Deal de l'année dans le domaine de l'énergie a été attribué à une obligation liée aux énergies renouvelables structurée par Nedbank tandis que celui du Deal de l'année dans le secteur des infrastructures a été remis au port de Maputo pour une transaction dirigée par la Standard Bank. Bank of Industry du Nigeria a, quant à elle, été désignée Banque des PME de l'année.
Omar Ben Yedder, éditeur d'African Banker, a affirmé à propos des prix de cette année : « Ce fut une année mémorable dans tous les sens du terme. Les banques devront jouer un rôle de premier plan pour relancer la croissance post-Covid et soutenir l'économie réelle. Les gouvernements et les régulateurs ont fait un excellent travail avec des moyens limités et nos deux lauréates, Caroline Abel et Zainab Ahmed, ont fait preuve d'un leadership fort dans ce domaine. Les banques devront collaborer avec les institutions et les partenaires pour s'assurer que les liquidités ne viennent pas à manquer. Je cite le gagnant de notre Lifetime Achievement Award : ‘continuez, allez de l’avant, adaptez, innovez, prenez des risques, c’est votre métier. La crise d’aujourd’hui n’est ni la première, ni la dernière, la vie continue, les besoins du continent sont énormes. Bon Courage.’».
Les Trophées ont été décernés via une cérémonie virtuelle via une chaine youtube et d’autres réseaux en ligne, en marge des assemblées générales annuelles de la Banque africaine de développement, qui sont à présent officiellement ouvertes.
Organisés sous le haut patronage de la Banque africaine de développement, les Trophées, sont parrainés par le Fonds africain de garantie en tant que sponsor platine, la Banque de l'industrie en tant que sponsor or et Moza Banco en tant que sponsor associé.
Les Lauréats Des Trophées African Banker 2020
Banquier Africain de l’Année Herbert Wigwe, Access Bank
Carrière Exemplaire Ahmed Abdelkefi, Fondateur Tunisie Leasing; Tuninvest; Tunisie Valeurs
La Commission économique pour l'Afrique (CEA/UNEAC) des Nations unies a déclaré vendredi que les femmes africaines exerçant dans les affaires auront un grand rôle à jouer dans une Afrique post-COVID-19.
Selon un communiqué de la CEA publié vendredi, la déclaration a été faite par Mama Keita, directrice du Bureau sous-régional de la CEA pour l'Afrique de l'Est, lors d'un dialogue virtuel régional consacré à la manière de relever les défis économiques et sociaux rencontrés par les femmes et les jeunes filles à la suite de la pandémie de COVID-19, en mettant l'accent sur l'autonomisation économique des femmes.
Elle a souligné que les femmes d'affaires africaines "pourront réduire considérablement la forte dépendance du continent à l'égard des importations de produits alimentaires, médicaux et pharmaceutiques essentiels", lançant dans le même temps un appel en faveur de politiques et d'initiatives novatrices susceptibles de faire une différence pour les femmes.
"Alors que nous reconstruisons nos économies après le COVID-19 et que nous cherchons à transformer les vulnérabilités en opportunités, rappelons que le commerce intra-africain est encore très faible à moins de 20% et que les femmes entrepreneurs ont un rôle important à jouer dans la relance de celui-ci", a déclaré Mme Keita.
De son côté, Xia Huang, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs en Afrique, a également reconnu l'impact disproportionné et négatif de la pandémie sur les femmes et les jeunes filles, en particulier dans la sphère économique, et a insisté sur la nécessité de placer les femmes au centre de toutes les initiatives de réponse.
Le rôle des femmes entrepreneurs a également été souligné par Clare Akamanzi, PDG du Conseil de développement du Rwanda, qui a en outre noté que l'autonomisation des femmes est un moyen d'atteindre tous les objectifs de développement durable.
"Aujourd'hui (au Rwanda), les femmes entrepreneurs dirigent plus de 42% des entreprises. Elles contribuent à hauteur de 78% du commerce transfrontalier, et le commerce transfrontalier contribue à 30% du PIB", a indiqué Mme Akamanzi lors de la réunion, et dont les propos ont été cités dans un communiqué de la CEA.
L’Union africaine inaugure le Secrétariat permanent de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), base opérationnelle pour la transformation économique de l’Afrique
Tous les 54 États africains sont signataires de la ZLECAf tandis que 28 d’entre eux l’ont ratifiée
ABIDJAN, Côte d'Ivoire, 22 août 2020/ -- Lors d’une cérémonie d’inauguration du Secrétariat permanent de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, et le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, ont rappelé, lundi 17 août, l’importance de cet organisme pour la transformation économique du continent.
« L’intégration économique de l’Afrique cimentera les fondements d’une Afrique qui saura s’affranchir de l’aide internationale. Le nouveau sentiment d’urgence qu’éprouve l’Afrique pour une véritable autonomie et son aspiration à y accéder trouvent largement leur expression dans la cérémonie d’aujourd’hui », a déclaré Nana Akufo-Addo.
Le Ghana a été choisi en juillet 2019 par les dirigeants africains pour abriter le siège de l’organisme, lors d’un Sommet des chefs d’État de l’UA tenu à Niamey au Niger, qui avait donné le coup d’envoi à la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange qui devrait stimuler les échanges commerciaux régionaux entre les pays membres. Tous les 54 États africains sont signataires de la ZLECAf tandis que 28 d’entre eux l’ont ratifiée.
Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a appelé l’ensemble des États membres à ratifier l’accord avant le prochain sommet de l’UA prévu en décembre 2020, « afin d’ouvrir la voie à un démarrage progressif des échanges commerciaux à partir du 1er janvier 2021. »
« La pandémie de Covid-19 ne fait qu’accroître l’importance du succès que doit connaître la ZLECAf, a-t-il déclaré. Le bouleversement des chaînes d’approvisionnement internationales met en lumière la nécessité d’une intégration plus étroite entre nous afin que nous puissions renforcer notre autosuffisance commune, améliorer nos économies et réduire notre dépendance vis-à-vis des sources extérieures. »
La ZLECAf, qui représente la plus grande zone de libre-échange du monde, est susceptible de transformer le continent grâce à son marché potentiel de 1,2 milliard de personnes et son PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars américains pour les 54 États membres de l’UA.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que l’ouverture du Secrétariat permanent marquait une étape importante dans la matérialisation de la vision de l’intégration continentale africaine promue par ses pères fondateurs.
Selon Wamkele Mene, premier secrétaire général de la ZLECAf, l’accord offre à l’Afrique l’occasion de s’attaquer aux plus grands défis actuels en matière d’échanges commerciaux et de développement économique : la fragmentation du marché, la présence d’économies nationales de petite taille, la dépendance excessive à l’égard des exportations de matières premières, un potentiel exportateur trop limité, le manque de spécialisation dans les exportations, des chaînes de valeur régionales sous‑développées et des barrières réglementaires et tarifaires encore trop élevées ne favorisent pas les échanges commerciaux.
« Nous devons agir dès maintenant ! Nous devons agir pour démanteler le modèle économique colonial dont nous avons hérité », a insisté Wamkele Mene.
Le Groupe de la Banque africaine de développement a accordé une subvention d’appui institutionnel de cinq millions de dollars américains à l’UA pour la mise en place du Secrétariat permanent de la ZLECAf, dont les bureaux se trouvent dans un complexe ultra-moderne situé dans le quartier central des affaires d’Accra, la capitale ghanéenne.
« La Banque africaine de développement félicite l’UA et la ZLECAf pour la cérémonie d’inauguration du Secrétariat organisée par le Ghana le 17 août 2020. La Banque est heureuse d’être associée à cette initiative continentale sans précédent, déterminante et transformatrice dans la poursuite de l’objectif de création de l’Afrique que nous voulons », a déclaré Solomon Quaynor, vice-président de la Banque en charge du Secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation.
« Le soutien que nous apportons à la ZLECAf s’inscrit dans le rôle directeur de la Banque au niveau du continent en permettant la création de structures d’accueil qui sont essentielles à la mise en œuvre réussie des institutions indispensables à l’accélération des objectifs de développement économique de l’Afrique », a ajouté Solomon Quaynor.
Lors de cette cérémonie, le président en exercice de l’Union africaine, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et le président du Niger, Mahamadou Issoufou, ont également exprimé leur satisfaction par le biais d’une visioconférence.
Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).
Le féminisme n’est aucunement une "affaire des blancs".
L’éditorial spécial de Balguissa Sawadogo*
Ces dernières années, des voix féministes se font de plus en plus entendre. Après le mouvement #Metoo qui a permis de dénoncer ouvertement les cas d’harcèlement et de violences sexuelles dans le milieu hollywoodien, des organisations similaires en Europe, en Afrique et sur d’autres continents telles que #Balancetonporc, #Timeisup, #mêmepaspeur etc. ont permis de révéler, dénoncer et exiger la justice face à des phénomènes longtemps relayer à l’ordre du mutisme criminel.
Dans son discours d’orientation politique, le 2 octobre 1983, le leader de la révolution burkinabè, le Capitaine Thomas Isidore Sankara disait ceci : «le poids des traditions séculaires de notre société voue la femme au rang de bête de somme. Tous les fléaux de la société coloniale, la femme les subit doublement : premièrement, elle connaît les mêmes souffrances que l’homme ; deuxièmement, elle subit de la part de l’homme d’autres souffrances. »
En Afrique, à la faveur des réseaux sociaux, des campagnes féministes servent fréquemment de rempart pour dénoncer et mettre à nu les problématiques de tous genres vécus par les africaines. Le modèle patriarcal associé aux habitudes liées à certains travers de tradition ancestrale gardent la femme dans des conditions difficiles. N’est-ce pas justement par abus de langage sans doute que certains ont pris l’habitude de la qualifier de «sexe faible» ou de dire sans gêne que la pauvreté en Afrique a un visage féminin.
A ce sujet, si toutes ces campagnes de sensibilisation permettent de donner de plus en plus de la voix aux femmes, il y a certains détracteurs qui estiment que les féministes en font trop. Mais non ! Personne n’en fait trop. On en fait trop quand il n’y a rien à reprocher à l’existent.
Si l’on considère les calculs qui disent que le niveau de développement d’un pays est fonction du nombre de pauvres, alors il est clair que le développement de l’Afrique ne peut se faire sans la certitude d’un épanouissement économique, physique, psychologique, juridique de la femme africaine. Selon les projections démographiques de l’ONU, en 2050, la population de l’Afrique se situerait aux environs de 2,5 milliards avec plus de 52 % de femme. Il est inconcevable de laisser cette couche de la société en marge.
Autre fait, le féminisme n’est aucunement une «affaire des blancs». En Afrique, il est courant d’entendre que les féministes copient à la lettre l’Occident. Mais il est pertinent à ce niveau de se poser les bonnes questions réalistes. Quel est le taux de femmes violentées dans ta région ou ton village ? Quel est le nombre de filles obligées à accepter des attouchements pour obtenir un stage ? Quels sont les systèmes de protections des femmes et des jeunes filles sur les terrains des crises sécuritaires ? Combien de violeurs sont emprisonnées pour les faits commis ?
Non ! les féministes n’en font pas trop. Au contraire elles en feront plus encore car la génération actuelle n’a pas le choix que d’occuper les instances dirigeantes économiques, politiques et juridiques… C’est sur elles que repose le lourd poids d’implanter le changement pour une égalité de droits au service de la croissance équitable et durable. « La vraie émancipation, c’est celle qui responsabilise la femme, qui l’associe aux activités productives, aux différents combats auxquels est confronté le peuple. La vraie émancipation de la femme, c’est celle qui force le respect et la considération de l’homme», disait Thomas Isidore Sankara.
Des aînées ont ouverts la porte à l’école et au port de pantalon, alors nous devons savoir tirer la fermeture et mettre la boucle de la ceinture pour défendre notre épanouissement pas seulement pour nous mais pour les générations futures. Alors #letsgo !
*A propos de Balguissa Sawadogo
Balguissa Sawadogo est Directrice P.i et cumulativement Rédactrice en Chef à Ecodafrik, un Groupe de médias et technologies d’informations économiques et financières. Journaliste traitant des questions économique et financière, elle fait partie d’un réseau de 100 journalistes africains formés par la Banque Mondiale en «Journalisme pour le développement». Elle est aussi certifiée en «Journalisme d’investigation économique», initié par l’US Department Of state à Dakar au Sénégal. Femme engagée sur les questions liées à la défense des droits des femmes en Afrique, elle s’intéresse spécifiquement aux sujets portant sur l’intelligence économique, la banque, les mines, la fiscalité et l’autonomisation économique des femmes.